Je suis un mistigri.
Un énorme chat aux trés grandes moustaches qui baillent en étirant sa fourure dans la lumière du soleil.
La lumière du soleil qui tombe sur ma tête, la poussière jaune et sucré, comme celle qu'il reste au fond du paquet de céréales, celle qu'il reste et qu'on ramasse du bout du doigt pour se dorer la langue.
Juste assez de nuages et juste assez de rire.
Des blancs en neige dans lequel on roule nos envies.
Et tout ça cuit doucement dans un coin de la rue.
Là derrière la fenêtre, où dans les milles-un traits tiré sur le papier.
C'est l'éléphant qui se profile, avec ses fleurs poussant sur sa peau.
Un éléphant gris aussi, Un Elegris, sur lequel, moi, rond rond mistigri, je m'assoupis.
Sur l'Elegris il y a des fleurs qui poussent, qui transperçent l'écorce du trés viel arbre dans lequel on l'a taillé.
Les fleurs poussent aussi sur mon ventre quand je me retourne, ce sont des fleurs en métal bleus et jaunes, recupérés dans la tôle d'une deux-chevaux.
ça me chatouille de bonheur ces fleurs sur mon ventre. Elles se balancent au vent et je plissent les yeux, je souris de toutes mes moustaches. L'élégris aussi se balancent d'un pied sur l'autre, il dort presque, et de loin ond irais qu'il titube, il a un châpeau melon sur la tête.
car il faut toujours des châpeaux melons un peu partout pour être vraiment heureux.
Il y a une fille music-hall assise sur un revrebère, elles ajustes ses lunettes violettes, et un rien de vent tire un son de ses cordes, car son ventre est une guitare.
Et sur les miens les fleurs se mêlent, s'emmêlent à celle de l'Elegris, et voilà qu'elles grimpent trés haut pour déranger le soleil.
Elles l'enroulent et dispersent ses rayons aux quatres coins des reverbères et des arbres miroirs.
Partout partout, on se baladent sur ses fils chauds-doux tendus.
L'Elegris est un funambule et moi je m'acrobates de sommeil sur son dos.