Les ballerines sur l'Hiver
La maison tangue, et moi dedans, un peu aussi. Mes pieds décollent, je ne touche resque plus le carrelage froid-froid. Le carrelage c'est des éclats d'hiver. On décide d'un soir trés tard, quand la foule lassée des écharpes et des bonnets commence à se faire aux flocons, commence à s'en émerveiller, qu'elle envisage d'adopter les pinguoins et les bonhommes de neiges, quand tout ce qui est raisonnable et adulte quitte la peau des urbanisés. Quand tout ça s'assemble et que le rêve fait du patin à glace sur les trotoirs gelées, on décide qu'on va transformer l'hiver en statue de sel.
Pourquoi le soir trés tard ?
Parce que la foule c'est comme un tournesol, elle aura les yeux tournée vers le soleil, c'est à dire vers le bas, et alors on pourra discrétement faire cette opération périlleuse de jeter des poignées salée sur l'hiver.
Et comme tout doit être rentable, on casse l'hiver et tout petits morceaux qui deviennent du carrelage.
Et moi j'imite la petite danseuse d'hier, et je ne frôle le sol, je ne le touche pas, je n'y pose pas mes pieds, non. Moi je le frôle.
Parce que savez-vous, hier dans la rue , une petite dame devant moi , avec ses cheveux noir encadrant un visage fatiguée, marchait comme une danse. La danse d'un vieux vieux funambule fatigué, mes pupilles suivaient ses souliers, mes pas imitaient les siens, à quel moment allaient-ils se transformer en ballerines roses? en ballerines usées de tant et tant de chorégraphies qui ne l'on jamais totatlement transformer en cygne ?
je ne sais pas. Elle a changer de rue. En tout cas c'est sûr que oui oui oui . Ses chaussures se sont transformées en ballerines et elle même s'est évaporé peu à peu dans le temps, avant de ne plus laisser d'elle que l'expresion de son sommeil.
La maison dans le silence va disparaître elle aussi. Ici il n'y a plus que moi et le chien comme matelots. Le chien il me regarde écrire, je suis censé allez bloquer le lycée pour affirmer mes opinions à coups de cris, et déchirer avec eux l'atmosphère, avant de voir la pluie tomber, changer les choses , s'electriser. Aucune envie. Pourtant c'est le seul moyen de le dire que , non , reconnaître qu'on a le droit de transformer des hommes en produit, ça ne m'enchante pas plus que ça. Déjà que le bout de papier qui les tenait, contrat qu'il appelle ça, était bien fragile, alors maintenant s'il n'est qu'une illusion...Si on peut les faire basculer dans le vide en deux mots, une signature, sans qu'il puisse même contester, nous devrions tous des brindilles.
Il faut que je fasse bacsuler le silence, et que je sorte de cette histoire que je pose là.
Il faut.
Mais la flem d'exister.
Moi à la limite, je veux être avec mon monsieur sablier.
Le reste ça semble tellement plat à côté. Je m'endormirais bien un grand coup jusqu'au 8 avril.
La belle au bois dormant elle l'avait trouvé la technique.
Enfin bon.
Brisons le temps.
Lalalalala
( Trés envie de cette album, juste à cause du nom: De la neige et des océans )