Poc Poc Poc .
--> ( Cocorosie)
Trés sérieusement. Je tire doucement mes cheveux vers l'arrière, deux traces indiennes qui s'évertuent à grignoter mon épiderme.
Trés sérieusement je les dépose sur le côté, et j'oublie l'autre.
Comme j'oublie le temps qui passe dans ma bouche, le temps qui passe dans ma langue, l'mmense train à vapeur qui brpule et accélère, j'ai les pieds sur les rails et je glisse plus vite que lui, je glisse avec ma jambes de pirates qui fait Poc Poc quand j'accélère la cadence.
Entre les trails , l'eau tangue. L'eau est salé, furieuse, elle porte son manteau blanc de quand elle veut imiter la neige, l'eau essaye de ronger le bois de ma jambe, mais je fais trés attention à bien marcher sur les lignes.
Je fais trés attention, car juste au fond de ll'eau, se tient tapis, le Crocodile.
Le crocodile et son immense geule verte, qui souris en claquant des dents, qui surgit et hâpe les passants. Le crocodile se tient tranquille mais il sait pile l'instant où vous glisser, il sait pile l'heure à laquelle vous dévorer.
Mais, bien que le sel ronge peu à peu le bois de ma jambe, je ne tombe pas encore, je survole les lignes, et je sens le vent se lover dans mon cou et modre mes prunelles, tirer mon sourire jusqu'à ce qu'il éclaboussela vitre du train.
De loin on dirais les yeux fermés, et les bras tendus comme une funambule. C'est parce que j'ai les yeux baissés si fort vers la mer qu'on ne voit plus que mes paupières bleutées.
Et dans la mer je regarde. Je regarde. La tente dans la Librairie.
Celle qu'on avait dressé et où il faisait si froid, si mouillée.
Celle qui était la banquise et sa peau une bouilloire polaire.
Celle où, on était dans une cabane sombre avec les couettes et les peluches, et juste nos murmures.
Mais l'alaska c'était si bien installer à l'intérieur que j'étais convaincu qu'en ouvrant la fermeture éclair, on allais apercevoir l'océan, nous au millieu de l'océan, les livres autour de l'océan et les cartons poissons dans l'océan.
L'orage pendant notre nuit de cent ans où plus, aurait engloutie la ville, l'orage aurait dévaler les rues, et nous nous serions réveillés quand le ciel avait éteint ses lanternes pour laisser passer la grande ampoule. Pour laisser passer une lumière de matin calme sur la surface de l'eau.
Alors on a qu'à dire que c'était vrai.
Que c'est englouti entièrement désormais.
Et qu'on a réussi à s'échapper sur les rails. Devant le temps qu'on séme.