Et le film se déroule.
Tout doucement d'abord.
avec la musique, les pierres, l'eau, qui roulent , roulent...
Des dates s'affichent, des noms aussi, des visages sur des oreillers. Trois visages excatement, trois endroit et trois instants précis.
L'instant où tout commence.
Où la main de l'automate, la longue main gantée, attrape la manivelle, et rembobine la mélodie.
Puis. Tout d'un coup. Il lâche la petite poigné de fer. Et sourit.
D'un sourire blanc, pâle, d'un sourire de farine.
On ne voit pas ces yeux à l'automate, il est là dans la piéce, assis sur le tapis, nous dans le canapé, les yeux fixés sur l'écran.
Tout le temps qu'il rembobinait, tout le temps de la musique lente lente, de l'eau qui roule et des pierres, où on fait l'effort de coudre nos cils le plus haut possible, et de tendre notre regard.
D'attendre.
Patiemment.
Blottie.
A l'affus.
En croquant tout ce qu'il y a croquer en attendant.
Comme on fait un gâteau, il ne faut pas rater le moindre ingrédient, le moindre instant, il faut rester blottie et tout goûter.
Et puis l'instant, où l'automate lâche la manivelle, arrive, et la mélodie s'accélère, et la boîte à musique se met en route et la danseuse léve un de ses chaussons, et arrondit ses deux bras.
C'ets un petit oiseau. La boîte à musique. Le moineau de l'instant. le moineau qui vient de se poser tout prés, juste là, sur votre nez. Il faut respirer le plus lentement possible.
Ne pas l'effrayer, il faut attendre encore, ne pas pousser l'émerveillement d'un coup de couteau, ne pas accélérer la cuisson.
Il faut retenir ce qu'on peut de souffle jusqu'à ce que l'oiseau s'approche encore un peu, et étire ses ailes sur vos yeux, pour s'évanouir dans l'air juste aprés, juste aprés vous avoir offert ce moment là, où la lumière passait à travers ses plumes, en un grand éventail.
Attendre le moment où l'on pourra respirer.
Et quand il arrive. L'automate disparait, traînant derrière lui le générique.
Et devant le générique on veut rappeler l'oiseau.