Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

c'est vrai ton coeur avait une fière allure
--> (pour que tu vois)

 16 Mars 19..
  Chère Mylène,

je prends ma plume, les yeux étoilés d'émerveillement, afin de te faire partager le sublime paysage qui m'entoure. Tu te demandes probablement de quel endroit je parle, puisque j'ai omis d'en préciser le nom. Mais ce nom, je le tairai. Non pas dans un sursaut d'égoïsme, dans l'espoir de garder ce trésor pour moi, mais parce que la magie de ce lieu risquerait alors de s'évanouir. Crois-moi, et imagine, tu verras alors que nul nom ne pourrait convenir.

L'abord en est un peu dangereux, et même effrayant. De gigantesques pierres en marquent l'entrée. D'un gris clair et très froid, sans la moindre parcelle de mousse, elles impressionnent. Ces pierres sont singulières et semblent avoir été taillées pas une main habile. Il n'en est pas une semblable aux autres. Certaines sont lisses, comme vieilles de milliers d'années ; d'autres sont tranchantes comme au premier jour de la taille.
Il y en a une parfaitement ronde. Je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant. Elle te plairait, c'est sûr. Elle a comme un air enfantin et ressemble à une énorme bille. Les gens du pays racontent que les Géants des légendes antiques aimaient à travailler la pierre comme nous le bois ou l'or, et qu'ils déposaient leurs oeuvres ici.
Lorsqu'on regarde ces pierres, on a l'impression qu'elles vont se décrocher. Entre elles, les creux sont énormes et, pourtant, il est en même temps impossible de passer entre deux. Alors aller de l'autre côté est exaltant, inquiétant. On tremble, les yeux se ferment et la respiration perd sa régularité. Quelques fois même, une sueur froide couvre le corps et on s'arrête pour reprendre ses esprits et ne pas défaillir. Puis finalement, on aperçoit la dernière, on y pose le pied et on se laisse glisser au sol.

Et un spectacle étrange, sublime s'offre à nous. J'en ai toujours le souffle coupé.
C'est une prairie claire, brillante et épurée. Elle me rappelle le val du dormeur de Rimbaud. Et je t'avoue que j'aimerais y passer mes dernières heures. La simplicité délicieuse de ce paysage étonne et apaise après les pierres des Géants et leur air durement sophistiqué. Chaque fois que je viens, après l'épreuve caillouteuse, je m'appuie quelques secondes contre la dernière pierre, en ayant toujours peur qu'elle ne s'en aille sous la pression de mon dos. Et je reprends mon souffle en laissant mes yeux absorber la lumière et les couleurs douces de ma belle vallée.
Elle descend en pente légère vers un ruisseau d'eau claire et très froide. L'herbe, elle, est tiède, douce et épaisse. D'un vert profond et brillant qui tranche d'un côté avec le gris des pierres, et de l'autre avec la clarté étincelante, presque aveuglante de l'eau. Autant les pierres m'effraient et me fascinent à la fois, autant la vallée m'apaise. Elle est délicieuse. Tout y est fabuleux : s'allonger dans l'herbe tendre, se rafraîchir à l'eau claire, courir d'un bout à l'autre jusqu'à s'écrouler de fatigue... J'aime y venir avec un livre, m'isoler dans ce décor de conte de fée.

Oui, c'est exactement cela : un conte de fée !
Dans un jour de bonne humeur, Morgane, Mélusine ou la marraine de Cendrillon a dû créer ce petit morceau de rêve. Puis elle a demandé aux Géants de placer une barrière de pierre pour la protéger.

Il est temps que je rentre, on m'attend pour dîner. Je m'arrache à mon conte de fée…
Je te glisse quelques brins d'herbe dans l'enveloppe.

   A bientôt.
       

Du Sucre-en-poudre, c'était 22:18 pour Croquer dedans.

Sucrettes :

  Truande
27-02-06
à 22:27

j'inaugure les commentaires :D

pour le plaisir

(l)


  Sucre-en-poudre
27-02-06
à 22:48

(l)
A part ça les coins se plissent vers le haut.
Du genre sourire et menthe à l'eau. = D



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom